jeudi 9 juin 2011
En attendant le lancement de la bataille des longs couteaux pour la succession le 11 juin prochain de Odile Ngaska, à la tête du conseil d’administration de la société civile camerounaise de l’art musical (Socam), entourloupes, mensonges, arnaques, chantages, escroqueries, diverses sortes d’alliances dangereuses sont au menu.
Louis Roméo Ndoumbè Dika. La seule évocation du nom de cet « enfant terrible » de la musique camerounaise, renvoie à ce tout puissant secrétaire général de la défunte socinada, qui vient de célébrer les trente années de sa carrière musicale. Auteur compositeur et producteur à l’expertise avérée, Roméo Dika a, sur le marché du disque, un album qui marche bien. Le titre phare, est traversé par une expression, dont on comprend aujourd’hui : la pertinence et le contexte. « My brothers show me wandar » ; la traduction simple n’est autre que : « mes frères m’ont montré le feu », « les miens me font ça dur ». Cet anglicanisme, assez illustratif, étale dans toutes ses composantes, mêmes les plus « absurdes », du comportement aux allures de vengeance, que l’artiste fait subir depuis quelques temps à tous les candidats au poste de président du conseil d’administration de la Socam. Réussissant l’exploit de cristalliser toutes les attentions vers lui, Roméo Dika est devenu le « maître du jeu » au point de se faire courtiser par les trois candidats en pôle position : Elvis Kemayo, Odile Ngaska et Esso Essomba. Avec ce dernier (Esso Essomba), ce sont plus de dix ans de cheminement sur le terrain sinueux du droit d’auteur. Il y a trois ans, en 2008 précisément, à l’Ag constitutive et élective de la société civile camerounaise de l’art musical (Socam), Roméo Dika qui avait réussi à devancer les autres candidats au premier tour, s’est fait battre au 2ème tour, par Odile Ngaska, elle-même bénéficiant d’une alliance avec Elvis Kemayo. Ironie du sort, à moins d’un miracle, Roméo Dika vient de sceller une alliance « en béton » dit-il avec Odile Ngaska, qui l’a battu il y a trois ans, dans l’objectif de « terrasser » Elvis Kemayo. Après avoir été hier « brûlé par le feu », tout se passe comme si Roméo Dika qui semble tenir plusieurs clefs en main, s’exerce à « faire ça dur » aux autres.
Après un attelage de longue date avec Esso Essomba, Roméo Dika dans un revirement spectaculaire a fini par se désolidariser de son « compagnon de lutte ». Jusqu’à vendredi dernier, ils fumaient encore dans la même pipe ; mais les choses sont allées très vite et la météo a donné une autre direction à la boussole. Certaines langues voyaient aussi Roméo Dika dans des pourparlers assez avancés et très sérieux avec Elvis Kemayo. Il y en a qui voyaient même un ménage entre les trois vieux briscards : Esso Essomba, Roméo Dika et Elvis Kemayo, pour barrer définitivement la voie à la Pca sortante qu’on accable de tous les maux et divers détournements des fonds. Au grand étonnement de tous, Roméo Dika a choisi de s’allier à Odile Ngaska, qu’il a toujours combattue, au grand dam de Elvis Kemayo qui rage de colère face à ce qu’il considère comme une entourloupe. « Mon camp a décidé de faire fusion avec celui d’Odile Ngaska. Je suis porté vers une seule conviction, celle du rassemblement et du consensus. Il faut mettre fin à toutes les batailles stériles ; se mettre ensemble pour des programmes qui vont dans l’amélioration des conditions de vie des artistes » clame Roméo Dika.
Mésententes et controverses
« Roméo Dika, m’a pris beaucoup d’argent pour bâtir ma campagne, mais rien n’a été fait. Il m’a longuement expliqué le bon sens de la révision des statuts avec l’introduction d’un poste de sg, que j’ai accepté lui concéder. Nous n’avons pas arrimé nos violons sur le nombre des administrateurs que chacun devait mettre dans la liste des quinze. Il en voulait un peu trop, alors que c’est moi qui mettait beaucoup d’argent pour la sensibilisation et l’explication de mon projet « rénovateur et révolutionnaire » aux artistes dans les régions du pays » avoue Elvis Kemayo. Indigné. « Je n’ai rien promis de manière ferme à qui ce soit. J’étais permanemment en contact avec tous les candidats. En politique, s’agissant de la gestion des Hommes et des intérêts, rien n’est statique. Tout bouge. Odile Ngaska m’a donné les gages de bonne collaboration ; je me suis aligné dans la liste qu’elle va conduire. J’ai opté pour ce choix parce qu’ à la dernière minute, je me suis rendu compte du double jeu et des promesses non tenues de Elvis Kemayo, qui m’a caché le fait qu’il a déposé la liste en douce auprès du conseil électoral. Dans cette liste, il n’y avait pas les accords et les termes de négociations comme nous nous étions entendus. Quelqu’un ne peut pas prôner le consensus et s’identifier par des actes d’exclusion » se plaint Roméo Dika. « Faux rétorque Elvis Kemayo. Roméo a voulu tout régenter et tirer toutes les ficelles de l’affaire ; une manière d’être le grand manitou qui allait être la plaque tournante, au dessus du pca et du dg », conclut Elvis Kemayo. Affaire à suivre.
Par Souley ONOHIOLO(Le Messager)