vendredi 2 octobre 2009
L’athlète qui traînait Félicité Engome pour vol d’équipements a finalement obtenu gain de cause.
La salle d’audience du tribunal de première instance du quartier administratif de Yaoundé grouillait de monde hier. Les membres de la famille, les amis et de simples curieux venus assister à l’ultime audience de l’affaire qui oppose depuis quelques mois la double championne olympique camerounaise du triple saut, Françoise Mbango Etone à Félicité Engome Dikongue. Cette dernière a été condamnée à verser 453.650 F d’amende au trésor public et trois millions de Francs de dommages et intérêts à la partie civile.
« Je suis satisfaite même si ce n’est qu’en partie », a déclaré Me Balbine Manga, avocat de la partie civile, au terme du procès. D’après cette dernière, aucune action n’a été véritablement préparée contre l’accusée. Françoise Mbango aurait même sollicité retirer sa plainte. Mais ce sont les propos de l’accusée et les équipements récupérés chez elle qui ont permis la poursuite du procès. Pour la plaignante, « il ne s’agit pas d’un maillot, mais de sept valises d’équipements. » Des équipements fournis par son équipementier et qu’elle a gardé minutieusement parce qu’elle pensait plus tard aider les jeunes de son pays qui s’intéressent à l’athlétisme.
Toute chose qu’a voulue récuser l’avocat de l’accusée. Pour elle, « les documents produits par la partie civile pour justifier le vol des équipements n’ont aucune valeur parce qu’ils n’ont pas été présentés lors des débats ». Elle a estimé qu’il s’agissait d’un procès en sorcellerie dans la mesure où Françoise Mbango réclame à sa cliente le maillot qui lui aurait permis de remporter la médaille d’or aux derniers Jeux olympiques. « Même s’il ne s’agissait que d’un maillot, c’est un maillot qui a de la valeur. Tout le monde voit à la TV comment on organise des ventes et expositions des choses ayant appartenues à des stars », a tenu à rappeler l’avocat de l’athlète.
Contrairement à ce qu’ont affirmé certains médias au début de l’affaire, Félicité Engome n’est pas la cadette de Mbango. C’est une enfant que la maman de cette dernière a hébergé pendant deux années à Melen. C’est après le décès de celle-ci que Mbango l’aurait invitée à vivre dans sa maison à Simbock. Elle voulait l’aider parce que cette dernière s’intéressait à l’athlétisme. Le deuxième accusé dans l’affaire, Alois Hagale Hagale a été déclaré non coupable pour des faits de recel. Félicité Engome Dikongue, condamnée d’après les articles 74 et 318 alinéa 1 du code pénal, dispose désormais de 10 jours pour interjeter appel.
Par Charles Le Grand TCHAGNENO(Cameroon-Tribune)