mardi 19 avril 2011
Qu’est ce qui justifie, selon vous, le choix que vos camarades portent sur vous lorsqu’on sait que vous avez démissionné de la présidence du Manidem il y a quelque temps ?
C’est à l’unanimité que la direction du parti qui est un peu l’expression des aspirations de la base a porté son choix sur ma personne. Un choix qui fait de moi le candidat de notre parti à la prochaine élection présidentielle. C’est collectivement que nous décidons de porter un choix ou de prendre une décision et, c’est dans le cadre d’une collégialité intelligente que mes camarades ont décidé de faire de moi le candidat du Manidem. En fonction des enjeux de l’heure.
Vous parlez d’enjeux, quelles propositions nouvelles apportez-vous ?
Depuis des lustres, nous disons aux Camerounais que tout dépend d’eux. Nous sommes dans un combat permanent de quête de liberté et ce n’est qu’avec leur apport que nous parviendrons à avoir cette liberté. La constance de notre combat, la conscience des enjeux, les exigences qui sont les nôtres, l’homogénéité de notre groupe et la cohérence des idées que nous défendons son des gages de notre réussite. Nous sommes persuadés que dans cette élection charnière qui projette le Cameroun vers une autre étape de son histoire, la candidature du Manidem doit jouer un rôle dans cette élection. Je pense que cette candidature va dépasser le cadre de notre parti. L’opposition populaire et progressiste a besoin d’un pool fort. Les enjeux de cette candidature, c’est que lorsque l’on lit l’espace politique camerounais depuis 1990, on se rend compte que certains mythes s’effondrent. Nous sommes à un moment de maturation politique et les Camerounais voient plus clair dans le jeu politique. Des constats qui font du Manidem le parti qui a plus de chance de gagner cette élection parce qu’il présente une candidature de proximité. Une candidature qui a toujours accompagné les Camerounais dans leur quête et dans leur revendication quotidienne.
Après avoir participé plusieurs fois à ces échéances et sachant que vous avez par le passé dénoncé la structure de l’organe en charge des élections, on a envie de vous demander s’il ne s’agit pas d’une candidature faire-valoir ?
Nous avons toujours émis des critiques justifiées sur le processus électoral. Cela ne nous empêche pas de faire école pour nous présenter à une élection présidentielle. D’autant plus que nous nous disons qu’au-delà des organisations et autres commissions, il faut faire confiance à la capacité des Camerounais à faire des choix. Je puis vous assurer que ceux qui croient que tout est joué dans la perspective d’octobre 2011 se mettent le doigt dans l’œil. Nous sommes arrivés à un point critique et 2011 sera quelque chose de fort. Nous nous sommes résolument installés dans l’après-2011. Ce n’est pas un discours, c’est un examen critique basé sur la situation dans notre pays. 2011 sera le basculement vers un autre épisode de la longue lutte du peuple camerounais.
Propos recueillis par Joseph OLINGA