mercredi 23 mars 2011
Le manifestant contre l’intervention militaire en Libye menace de se donner la mort si la situation persiste.
Qu’est-ce qui explique votre sortie plutôt inattendue ?
C’est la colère. Cette façon dont l’Occident prend les problèmes et leurs façons de les résoudre au détriment de peuples africains. Actuellement, au nom d’une personne, ils tuent des milliers des personnes, détruisent tout un pays. Ce qu’ils ont fait en Irak, il ne peuvent pas le faire en Afrique. Nous ne fabriquons pas des armes. Qu’est-ce qu’on appelle des insurgés ? Ce sont des bandits armés. Ils utilisent une minorité pour déstabiliser tout un pays ; parce qu’ils veulent exploiter ce pays. C’est ce qu’ils font en Côte-d’Ivoire. Qu’est ce qu’on m’appelle “ commando invisible ” ? “ Forces nouvelles ” ? Quel parti politique au monde a une armée ? Mais Ouattara a une armée en Côte d’Ivoire. J’ai initié cette marche pour que le monde entier m’entende, pour comprendre que par rapport à ce qu’ils font, il y a des citoyens ailleurs comme moi qui sont touchés. Ça peut arriver chez moi au pays et je vais me retrouver en forêt.
Parlez-nous de votre interpellation au commissariat central de Ngaoundéré ?
Ils m’ont pris au niveau du carrefour et ils m’ont conduit au commissariat central ; ils m’ont entendu sur procès-verbal. Ils m’ont posé des questions pourquoi je manifeste ; je me suis expliqué. Ils m’ont demandé pourquoi j’ai choisi le carrefour “ El Hadj Abbo ” ; je leur ai dit : parce que c’est l’entrée du marché et chaque famille a au mois une personne qui va au marché chaque jour. Il fallait que je me fasse entendre. Après le commissariat, on m’a amené chez le préfet.
Jusqu’où comptez-vous aller pour vous faire entendre ?
Pour le moment, j’ai arrêté parce qu’il fallait que le monde entier m’entende d’abord ; et il faut qu’ils arrêtent ce qu’ils font en Libye et qu’ils ne soutiennent pas les rebelles en Côte-d’Ivoire. Et puis, je ne vais pas m’immoler comme en Tunisie, si ça continue, je vais me pendre pour que cela s’arrête en Afrique. Je dis que je vais me pendre pour que ça s’arrête. Je vais me pendre si ça continue. Je vais me pendre…
Propos recueillis par Salomon KANKILI(Le Messager)