samedi 19 mai 2012
Dans l’interview qui suit, le président du Gicam précise les contours de l’université du Gicam, concept encore nouveau dans l’environnement camerounais. « Les enquêtes menées sur les dirigeants d’entreprise révèlent que 44% d’entre eux ont à peine le Cep »
L’environnement socio-culturel camerounais n’est pas très habitué à ce concept novateur. Quel est le contenu de l’université du Gicam ?
Nous sommes convaincus que le manager d’aujourd’hui doit pouvoir rentrer à l’école de temps en temps, pour mettre à jour ses connaissances et découvrir les nouveaux concepts de management. Voilà l’idée générale. La vocation de l’université du Gicam est d’améliorer les performances des entreprises en renforçant les capacités de leurs dirigeants. Nous avons convié à cette première édition, des enseignants émérites ; des capitaines d’industries, des chefs d’entreprises débutants. Les exposés des éminents universitaires seront suivis des témoignages pratiques des dirigeants d’entreprises. A l’issue des débats entre les différentes parties, il y aura des recommandations qui seront synthétisées et consignées dans un ouvrage à paraitre.
Qu’est-ce qui sous-tend l’organisation d’une pareille rencontre ?
Pour mieux comprendre cette initiative, il faut savoir que nous (la liste Alliance active) sommes arrivés à la tête du Groupement inter patronal du Cameroun (Gicam) avec un programme dont le leitmotiv est de mobiliser, rassembler tous les acteurs, naturellement du secteur privé mais également de la sphère publique et administrative autour d’une dynamique d’accélération de la croissance. La croissance économique dont nous sommes persuadés qu’elle est le seul gage de développement de notre pays, pour un Cameroun émergent. Pour y parvenir, pour réussir ce challenge nous avons besoin qu’un certain nombre de mesures soient prises, naturellement prises du côté des pouvoirs publics et cela nous nous y attelons tous les jours en le leur rappelant, mais également du côté secteur privé, ou la mise à niveau des capacités managériales des chefs d’entreprises est un impératif.
Qu’est-ce qui vous fait croire qu’il y’a un réel besoin en formation, en renforcement des capacités des chefs d’entreprises. Est-ce que le problème des capitaines d’industrie aujourd’hui n’est pas ailleurs : Le casse tête des financements, la question fiscale, la crise énergétique, les infrastructures...
Vous avez parfaitement raison, l’environnement des affaires est à parfaire. Il y a encore des pesanteurs et des entraves au développement des entreprises que les pouvoirs publics s’attachent à gommer, notamment à travers le Cameroon business forum. Pour ce qui nous concerne, le secteur privé, nous devons jouer notre partition. La mise à niveau des capacités managériales des chefs d’entreprises fait partie des actions à engager. Les enquêtes menées sur les dirigeants d’entreprise révèlent que 44% d’entre eux ont à peine le Cep. L’importance d’une telle proportion amène à s’interroger sur la qualité des dirigeants des entreprises camerounaises et peut expliquer dans une certaine mesure nos faibles performances et le taux de mortalité élevé des jeunes entreprises. Il est évident que la performance globale des entreprises serait fortement améliorée si les dirigeants étaient appuyés et accompagnés dans un cadre permanent de mise à niveau. Voilà pourquoi, nous pensons que le volet formation par le renforcement des capacités est un axe majeur.
L’on ne voit toujours pas clairement ce que gagne un chef d’entreprise à l’issue de cette première édition de l’université du Gicam.
Les participants vont accroitre leurs connaissances, et découvrir les nouveaux concepts de management, mais surtout échanger avec les autres collègues chefs d’entreprises. En somme, deux objectifs majeurs sont recherchés : Un enrichissement des connaissances grâce aux exposés des milieux universitaires et technologiques d’une part, et d’autre part le bénéfice des échanges d’expérience avec les autres dirigeants.
Par Marlyse SIBATCHEU (Le Messager)