samedi 25 avril 2009
Le ministre de la Culture Ama Tutu Muna s’est confiée hier à la Crtv et à Cameroon Tribune. Les deux médias à capitaux publics.Votre journal en ligne, www.lecamerounaisinfo.com retranscrit l’intégralité de cette interview.
Vous venez de rendre public un communiqué rappelant que la Socam est seule autorisée à exercer en matière de recouvrement des droits d’auteur dans la catégorie art musical. Il intervient dans un contexte où on a beaucoup parlé de la Cmc, de la levée des scellés, etc. Etes-vous sur la défensive ?
Non, pas du tout. Le communiqué me paraît très clair. Je tiens tout de suite à faire une précision : il ne s’agit pas d’une levée mais d’un bris de scellés. Nous avons fait faire un constat et les choses suivent leur cours normalement.
Il y a quand même des sociétés qui se sont prononcées, donnant l’impression de considérer la Cmc comme une entreprise exerçant dans le droit d’auteur.
Je ne peux pas empêcher des sociétés de dire ce qu’elles ont envie de dire. Les textes sont très clairs : c’est le ministère de la Culture qui donne l’agrément. Si ces sociétés décident de payer, elles vont payer deux fois. Il n’est pas question ici pour moi de revenir sur un certain nombre de choses. Tout a été dit dans le communiqué, et chacun doit donc prendre ses dispositions.
Mais ces sociétés semblent avoir besoin d’un document prouvant que la Cmc n’existe plus...
Elles ont besoin d’un document indiquant qui a l’agrément. Et l’agrément, tel que la loi le dit, est octroyé par le ministère de la Culture. Le communiqué est très clair là-dessus, je n’ai pas de polémique à soulever. Si les gens veulent entrer dans des supputations, c’est bien possible. Maintenant, quand il sera temps de passer au recouvrement, on verra qui gère quoi.
L’ordonnance de la Cour suprême du 17 décembre dernier ne vous met-elle pas dans une situation inconfortable ?
Je n’ai pas de commentaire à faire sur une ordonnance de la Cour suprême. Je pense que la justice de ce pays est assez fiable, et je m’en remets donc à elle. C’est tout un processus.
Quelle est la stratégie du ministère après cette ordonnance ?
On ne dévoile pas ses stratégies. Je pense que nous sommes dans un environnement où il faut gérer les problèmes au fur et à mesure. Le communiqué, auquel je reviens toujours, exprime la position du ministère pendant que la justice fait ce qu’elle a à faire. Je m’en tiens à cela.
Avez-vous récemment reçu des musiciens adhérents de la Socam ou de la Cmc, qui expriment, nous dit-on, leur découragement face à ces querelles incessantes ?
Je ne dirais pas découragement. Il y a lieu de parler d’inquiétude. Certains sont peut-être inquiets, etc. Mais il n’ y a qu’une seule personne, M. Sam Mbende, qui crée des troubles à l’ordre public. Tout cela est consigné et la justice en tiendra compte.
Je pense que les artistes devraient rester sereins. Il faut faire confiance aux institutions de la République. Nous allons traiter le problème au fur et à mesure. Je pense qu’il n’y a pas lieu de paniquer ou de faire de l’amalgame. Il faut rester calme, serein, et les choses suivront leur cours normalement.
La situation pourrait faire croire à certains qu’il s’agit désormais d’une bataille d’egos entre le Mincult et un groupe d’artistes.
Je représente ici une institution. En le faisant on devient un peu plus objectif, moins ancré dans ses sentiments, dans ses préjugés... Pour moi c’est très simple : je représente ici les positions d’un Etat, d’un gouvernement.
Quelle pourrait être la voie de sortie de cette crise ?
La voie de sortie est déjà tracée. Face à une situation, vous avez toujours des gens qui pensent qu’ils peuvent contourner la loi. Encore une fois, je vous renvoie au communiqué. Au fur et à mesure que les paiements devront s’effectuer, on va voir si les gens respectent les échéances ou pas. Il n’ y a qu’un seul agrément qui est octroyé, et l’agrément n’est octroyé que par le ministère de la Culture.
N’est-il pas possible de donner la parole aux artistes, pour qu’ils se déterminent face à ce qui se passe ?
Les artistes se sont déjà déterminés en créant la Socam. Ils perçoivent déjà leurs droits d’auteur depuis des mois. La structure fonctionne. Ils se sont déjà exprimés, et ont encore d’autres forums pour le faire. Il faut bien faire la part des choses : le ministère de la Culture régule, soutient les artistes. Mais je ne dois pas m’immiscer, ils ont déjà fait un choix.
Propos recueillis par Alliance Nyobia(CT)