samedi 4 juin 2011
Formé à l’Institut national de la jeunesse et des sports (Injs), cet enseignant d’Education physique et sportive (Eps) qui a servi au Cameroun pendant plusieurs années tant dans sa spécialité que dans d’autres dont footballeur, entraîneur de plusieurs clubs (Océan de Kribi, Aigle royal de la Menoua , Dynamo de Douala, Union de Douala…), directeur des stades de Douala dont celui de la Réunification , administrateur de football…, s’est envolé pour les Etats-Unis où il réside et travaille depuis le début des années 2000. Dans le Newark public schools qu’il rejoint en 2003, il est affecté au Rafael Fernandez Performing arts school, qui est, en fait, une école où la musique et l’art occupent une place de choix dans les enseignements. Parallèlement, il est entraîneur de football et de volley-ball à Science Park High School, le lycée le plus prestigieux de la ville de Newark au plan académique. A son arrivée à Newark, il se trouve que le football se pratiquait uniquement au lycée, et remarque que les enfants qui y jouaient n’avaient pas de culture footballistique de base.
Il initie alors un programme de formation au niveau des écoles
primaires. Les résultats ne se sont pas fait attendre. Et plusieurs fois, il a été consacré entraîneur de l’année de l’Essex County par ses pairs entraîneurs et des journaux dont le Star Ledger (le quotidien officiel) paraissant dans l’Etat du New Jersey. Premier immigré africain à se voir décerner en 2007 l’American Dream Award de l’International Institute of New Jersey, il est également devenu sixmois après membre du conseil d’administration de l’International institute of New Jersey, où il est par ailleurs trésorier. Il est également ambassadeur de la paix de l’Universal Peace Federation, depuis 2007. Très présent dans les milieux du football, il révèle au quotidien Le Messager qu’il entraîne en temps partiel, dans plusieurs programmes de jeunes, à l’instar de l’United soccer academy qui recrute tous ses entraîneurs en Angleterre, en Irlande et en Ecosse. Les étés, il entraîne à Westpoint, la célèbre académie militaire américaine située à New York et au Pingry School de Marinsville dans le New Jersey où il est le seul Africain, mais surtout le seul Noir à entraîner dans ces programmes. Au reporter du quotidien Le Messager qui est allé à sa rencontre, Albert Nguidjol a accordé cette interview au cours de laquelle il répond aux questions portant sur le football camerounais au creux de la vague, les querelles au sein de l’Afc et de la Fécafoot , ses démêlés avec l’ex-ministre des sports Joseph Owona qui l’avait démis de ses fonctions, son passage au secrétariat général de la Fécafoot et à la direction du stade de la Réunification , les Lions Indomptables (problématique des joueurs amateurs et professionnels, et des entraîneurs expatriés et locaux), la ligue de football professionnel en gestation au Cameroun... Que de révélations !!!
Professeur d’éducation physique et sportive ayant fait ses preuves dans le domaine du football au Cameroun certaines langues soutiennent que vous êtes parti du pays parce que vous étiez en conflit avec le ministre des sports de l’époque ? En fait, qu’est-ce qui a réellement motivé votre départ du Cameroun ?
Je pense que vous même avez la réponse à cette question. Toutefois, je dois souligner que tous ceux qui me connaissent savent que je n’ai jamais été un peureux, encore moins un lâche ou un menteur. J’ose croire que c’est à la faveur de ma force de caractère, au succès de mes états de service par rapport à la promotion du football camerounais et par rapport à la pertinence de mes positions et de mes analyses que pour la 2ème fois le journal Le Messager m’accorde une interview depuis les Etats-Unis où je suis actuellement basé. Par rapport à mon départ du Cameroun, je vous dirai simplement qu’à un moment dans la vie, un homme avisé et nanti d’un esprit proactif comprend très clairement qu’un chien vivant vaut mieux qu’un lion mort. Je suis parti du Cameroun après ma résistance héroïque à toutes les brimades des ministres des Sports Owona Joseph et Bidoung Mpkatt, après la trahison de ceux que j’ai considérés comme mes amis, mais surtout du fait de l’indifférence totale du président de la Fécafoot , M. Iya Mohammed, qui savait très bien, parlant des « coups portés », ceux que j’ai pu ramasser en tant que défenseur acharné de l’autonomie de la fédération camerounaise de football, tant sous son mandat que sous le mandat de son prédécesseur Onana Vincent. Je n’ai pas porté des coups durs pour M. Iya par rapport aux bêtises, mais par rapport au travail bien fait, et par rapport à la facilitation du processus de son accession a la présidence de la fécafoot, car tous mes supérieurs hiérarchiques et tous mes collaborateurs savent que je suis une machine et une grosse bête de travail bien fait. Vous pouvez le vérifier auprès de M. Iya, de M. Onana Vincent ou de tous mes collaborateurs, pour vous en convaincre. En effet, dans le règlement d’un compte très personnel avec M. Onana Vincent, président de la fécafoot de 1996-1998, le ministre des Sports de l’époque, M. Owona Joseph avait fait de moi son autre cible, simplement parce que j’ai refusé de supporter aveuglement son ingérence dans la gestion quotidienne de la fécafoot et ses accusations mensongères contre les administrateurs de la Fécafoot qui osaient lui dire la vérité : Essomba Eyenga, Ama Pierre, Evini Avang, Ngalle Mbonjo, Tchatchou Joseph, Wembe Samuel, Alioum Alhadji, etc. Fonctionnaire du ministère des sports, je savais très bien que face à la brutalité innée de M. Owona Joseph, je courais de gros risques. Mais face à ce que représente pour moi le football en général, et particulièrement le football camerounais, la stature de M. Owona ne m’impressionnait pas du tout. J’ai bien pu garder la preuve de mes convictions, tout en supportant toutes les conséquences des mesures puériles et rébarbatives de mon « bourreau de ministre » à savoir, de mon grossier limogeage des fonctions de directeur des stades de Douala, à mon affection disciplinaire dans la bourgade de Yagoua en complément d’effectif, malgré mon grade de professeur certifié d’Eps de catégorie A2 de classe exceptionnelle, à la suspension de mon salaire au ministère des Finances. Voilà le prix que j’ai eu à payer sur le plan professionnel. A côté de tout cela, mon Papa qui était mon "mentor" et mon guide est mort brusquement en octobre 2000 et deux mois à peine après, mon jeune frère de 35 ans est mort d’un accident de circulation. Dans la méditation, j’ai décodé ces deux messages très forts et dans la sérénité, j’ai abouti à la décision douloureuse, mais courageuse de m’expatrier. C’est vrai que l’Europe était une destination flatteuse, car j’y ai beaucoup de connexions familiales, amicales et professionnelles. Mais je voulais tellement m’éloigner de la racaille, que pour éviter d’être témoin proximal du gâchis actuel de notre football que je prévoyais déjà, j’ai pris l’option des Etats-Unis. Je l’ai fait car le challenge des difficultés que présente la société américaine pour un émigré, surtout un émigré africain, était un élément de motivation supplémentaire. Et comme de par mon caractère, les grandes douleurs sont silencieuses, j’ai calmement fait mon sac pour le pays de l’Oncle Sam. Je suis arrivé aux Etats-Unis le 17 février 2001 avec $60.00 (soixante dollars) dans ma poche. Je dois dire qu’en dehors des accusations du reste très erronées de mon ministre, pour tous ceux qui ne le savent peut-être pas, j’ai eu trois contrôles musclés de l’inspection générale du ministère des sports en l’espace de cinq mois, à savoir de janvier 1998 a mai 1998 avant mon limogeage. Du jamais vu au Cameroun. Pour finir, et afin de trouver de quoi me reprocher, après mon départ sous escorte policière de mon bureau, mon remplaçant à la direction des stades de Douala, M. Lobè Henri (paix a son âme), a été chargé de faire disparaître mes documents comptables pour permettre au contrôle supérieur de l’Etat de refaire un autre passage au stade de la Réunification pour essayer de trouver la petite bête contre moi... Très amusant tout cela car, après ce passage de la honte, j’ai été accusé d’un détournement de plus de 250 millions fcfa pour une période de 18 mois seulement, et dans un stade où toutes les parties prenantes (du public aux bénéficiaires majeurs de quotes-parts des recettes de matches) rentraient satisfaites. A ce sujet d’ailleurs, je défie tous mes successeurs à la tête de la direction des stades de Douala de vous dire quelle est la moyenne des recettes à Bépanda, un stade qui, en mon temps, n’avait abrité aucun match international et n’avait reçu aucune subvention du ministère des sports, encore moins de la fécafoot. J’ai géré le stade de la Réunification des mains de maître et sur la base de ma caution personnelle, grâce à la bénédiction divine, à l’amour du public sportif de la capitale économique, des forces de l’ordre, de mes amis de l’Afc ( Tombi à Roko, Etoundi Jean Claude, Dr Ngallè Jean Marc qui conduisait l’ambulance de sa clinique au stade les jours de matches, etc.) du Dr Sandjong Guy qui, face à ma vision du football camerounais, m’avait mis en contact avec une société à capitaux privés spécialisée dans l’entretien du gazon, à toute la presse sportive publique et privée de la ville de Douala et à mes anciens membres et supporters de l’Union sportive de Douala. Les œuvres des bâtisseurs de l’histoire ne mourant jamais, je reste très convaincu que même du fond de ma tombe, les fanatiques du football de la ville de Douala citeront toujours mon modèle de gestion du stade de la Réunification comme référence.
Comment avez-vous intégré le monde du soccer (football) aux Etats-Unis d’Amérique et la société américaine tout court ?
Je ne peux pas répondre à cette question sans relever qu’avoir été dans les cercles actifs du football camerounais comme joueur, entraîneur et
administrateur, constitue un patrimoine qui est respecté dans tout le monde entier. Mon résumé et mon portfolio, ont plusieurs fois amené les Américains à me dérouler le tapis rouge ici, même avant ma maîtrise de la langue ; et ils continuent d’ailleurs de le faire. Je me souviens que lors d’une interview de demande de travail, simplement parce que j’étais sur quelques photos avec Roger Milla, l’on m’a directement recruté. Et aussi, une photo mémorable où je savoure la victoire après le match Cameroun- Côte d’Ivoire à la Can 2000 (Ghana-Nigeria) avec Samuel Eto’o, a fait de moi une référence dans ma région de
résidence. Jusqu’ici, il arrive qu’un parent d’un gosse, d’un club que j’entraîne me demande de faire de son fils un futur "Eto’o"... (Rires). Au-delà de cette intégration dans le football, il faut souligner que la bureaucratie américaine est très lourde, notamment en matière d’immigration, de reconnaissance académique et d’intégration socioprofessionnelle. C’est le lieu pour moi de louer le Seigneur car dans tous les cas, j’ai toujours été ici à la bonne place et au bon moment.
Je suis resté dans mes amours premières qui sont l’éducation physique et sportive et le football. Je suis professeur d’Eps ici et entraîeur de football (Soccer), mais dans les catégories des jeunes où la beauté et la rigueur de l’organisation font du football le sport le plus populaire, suivi du basketball et du football américains. Pour couper court, je suis beaucoup la loi fondamentale de l’émigration qui devrait obliger tout émigré à se comporter comme un diplomate, comme un ambassadeur de son pays d’origine dans son pays d’accueil. Un professeur d’histoire-géographie dans un lycée que j’ai encadré m’avait approché
pour me dire qu’il était très surpris de la connaissance de l’Afrique, mais
surtout du Cameroun, démontrée par ses élèves qui jouent au football. Il voulait savoir comment je conciliais l’entraînement du football, la connaissance de mon continent et de mon pays avec mes jeunes joueurs. Je suis le tout premier émigré africain à recevoir le « American dream award » de l’International institute of New Jersey qui est une ong affiliée à l’Onu. Cet award récompense un émigré africain pour son rôle et sa contribution dans sa communauté. Aujourd’hui je suis membre du conseil d’administration de cet institut dans lequel j’assume les fonctions de trésorier. J’ai été ordonné ancien d’église dans une Eglise presbytérienne à 99% noire américaine en 2006.
Pouvez-vous dérouler les grandes étapes, (les hauts et bas) de votre parcours d’entraîneur ici aux Usa, parsemé de plusieurs lauriers dont celui de meilleur entraîneur de l’année remporté à plusieurs reprises ?
Je n’ai traversé aucun moment difficile dans l’entraînement des jeunes ici, simplement parce que l’organisation étant une organisation de pointe, un entraîneur travaille suivant les détails de son "job description" du reste, suffisamment précis et détaillé dans son contrat ou dans le code éthique de l’unité de travail qu’il supervise. Plusieurs fois justement, j’ai été récompensé et honoré par rapport à la précision de mon travail. Pour la petite histoire, je suis également entraîneur de Volleyball dans les catégories de jeunes car en 2007-2008, dans le souci de passer beaucoup de temps avec mes jeunes footballeurs, je leur ai demandé de choisir un sport collectif qui n’était pas pratiqué dans mon lycée. Tous ont choisi le Volleyball et je leur ai dit que nous allions former une équipe de volleyball. Pour couper court, cette année, nous avons été champions de notre division et nous n’avons perdu aucun match. C’est dans les "Play Off" où nous nous sommes qualifiés pour la toute première fois que nous avons été éliminés au second tour.
Vous avez certainement, bien qu’éloigné du Cameroun, eu des informations sur le football camerounais aujourd’hui. Comment avez-vous vécu les échecs cuisants des Lions Indomptables à la Can et au mondial 2010 ? Et, depuis cette année, l’élimination - en dehors des moins de 20 ans, conduits par Martin Ndtoungou Mpile et Engelbert Mbarga - de toutes les autres sélections nationales de football pour diverses compétitions continentales et mondiales ?
Je suis toujours très éveillé quand mon pays est sur un front international. D’ailleurs, que je le veuille ou pas, dans ma communauté, mes amis, mes joueurs, mes élèves, mes collègues entraîneurs m’appellent pour m’encourager ou pour savoir pourquoi nous ne gagnons pas. Et personnellement, j’ai toujours un mot d’encouragement pour mon ami Ndtoungou Martin qui est mon camarade de classe et ami à l’Injs. Si je ne lui téléphone pas comme je l’ai fait lors des derniers Jeux olympiques, j’envoie un message comme tout dernièrement je l’ai fait à travers le collègue Engelbert Mbarga dans Facebook lors de la dernière Can juniors. Je n’ai pas mal parce que le Cameroun a perdu car, dans une compétition, il faut un vainqueur et un vaincu. Seulement, j’ai de la peine quand le Cameroun perd parce que les grosses ressources dont il dispose n’ont pas été rationnellement utilisées. J’ai mal dans ma chair quand il s’avère que notre équipe nationale n’a pas pu jouer à la hauteur de son potentiel parce que les joueurs ne s’entendent pas et je me demande où était le chef de cette famille quand les choses se détérioraient. J’ai mal quand je m’aperçois que le Cameroun ne s’est pas bien préparé du fait du manque d’expertise de son entraîneur. J’ai mal quand je m’aperçois que malgré une mauvaise prestation de notre équipe nationale tant à la Coupe d’Afrique des nations qu’à la coupe du monde, il est tabou, voire interdit de demander des comptes à l’entraîneur, au président de la fécafoot et/ou au ministre des Sports. J’ai mal quand c’est devant les députés de l’Assemblée nationale que le ministre des Sports doit rendre compte de l’échec des Lions Indomptables en coupe du monde. J’ai mal lorsque c’est à la police que le président de la fécafoot doit rendre compte de la gestion de la coupe du monde, presqu’une année après. A l’instar de ce qui se fait dans toute nation de football, nos responsables sportifs, notamment ceux de notre football, doivent savoir s’humilier, notamment quand nous perdons. Car au-delà des résultats, des trophées et des médailles, le sport revêt un volet éducatif que nos egos d’adultes ne doivent pas déteidre, détruire. Le sport recèle des valeurs morales impressionnantes que nous devons continuer de développer, surtout quand nous perdons. Il est injuste, anormal et lâche qu’après une honteuse déculottée comme celle de la dernière coupe du monde, les autorités de notre football se camouflent tous en livrant à la vindicte populaire quatre gamins : Kameni, Song Alex, Emana et Eto’o. Chers frères Camerounais, est-ce normal dans un pays de 20 millions d’habitants (selon le dernier recensement) pour lesquels les Lions Indomptables représentent, le seul champ de rassemblement ?
Au jour d’aujourd’hui, on assiste à des prises de bec au sein de la
fécafoot, surtout entre de hauts dirigeants de cette structure (joute verbale entre Iya Mohammed et David Mayébi au cours de la dernière réunion du comité exécutif) ayant en charge la gestion du football camerounais. Quelle lecture vous inspire cet état de chose ?
Rien de surprenant dans tout cela. Je ne cesserai de dire que tout acte que nous posons dans la vie, bon ou mauvais, nous revient toujours de manière directe ou indirecte. Chez nous ici aux Usa, nous disons « What goes around comes around ». C’est dommage qu’au Cameroun, nous voulions passer maîtres dans l’art de la violation et de la falsification de l’histoire, de surcroît dans un domaine public comme le football. Expressément, je vais refuser de rentrer dans certains détails, car ces derniers pourraient embarrasser certains de mes amis de la fécafoot. Réellement, la mésentente entre M. Iya Mohammed, le président de la fécafoot et M. David Mayébi, vice-président de la fécafoot, ne me surprend pas du tout, car connaissant très bien les deux hommes. Je savais que n’importe comment, un jour ou l’autre, les choses allaient tourner court entre eux. Car, M. Mayébi David est le « monstre » que M. Iya a fabriqué de toutes pièces dans la région du Littoral en avril 2000, pour barrer la voie à Nguidjol Albert et à Ekeke Eugène lors de la mise en place du tout nouveau bureau directeur de la fécafoot, après 18 mois passés ensemble dans le cadre de la cellule exécutive provisoire (Cep) de la fécafoot mise en place par la Fifa. En bête de travail, j’ai loyalement servi la cause du football camerounais sous l’égide la Cep /Fécafoot que présidait M. Iya. Mais au moment de récolter les fruits de notre très rude labeur, M. Iya a cru bon de changer les règles du jeu et en cours de jeu, en surnommant même David Mayébi et de vive voix en public « l’homme fort du Littoral ». M. Tombi A Roko qui est un garçon que je respecte beaucoup, tombait des nues. Mais la magouille et les manœuvres souterraines n’étant pas du tout mon jeu favori, j’ai plié comme un roseau car me connaissant, je suis resté confiant et très sûr de mes potentialités. Je suis resté très confiant du fait que je n’allais pas du tout rompre en allant raser les murs des décideurs camerounais ou en intriguant et papotant contre mes adversaires et mes bourreaux, car dans la vie des hommes entreprenants la moisson du futur après un travail bien fait et après des actions loyalement menées, reste toujours plus porteuses, plus prolifique et prometteuse que les délices des miettes dont les esprits malins et étroits s’accaparent à travers des raccourcis de bas étages. C’est d’ailleurs le lieu pour moi, d’indiquer que l’édification de son bonheur personnel sur le malheur des autres, et notamment de ses amis, peut être réjouissant, mais généralement c’est de la joie de très courte durée, malgré le fait que les initiateurs et les bénéficiaires de ces coups bas et inhumains ont la mémoire très courte. Ce n’est que très normal que M. Iya et M. Mayébi s’entre-déchirent aujourd’hui et en public, car leur amour relevait d’une liaison contre nature, qui violait grossièrement les règles élémentaires de la courtoisie, de la morale, du fair-play, de l’amitié, de l’esprit d’équipe, mais surtout les valeurs sacrées de l’éthique de la mise en place des règles d’or de la gestion du football camerounais que la Fifa et la Caf avaient essayé de promouvoir au Cameroun tout au long du mandat de la Cep /fécafoot entre 1998- 2000. C ’est le lieu pour moi de préciser ici que M. Issa Hayatou, président de la Confédération africaine de football m’avait personnellement reçu après les élections de la honte de 2000 à la fécafoot, pour une mise au point que je ne peux pas révéler ici, car si j’avais besoin de rester au Cameroun, il m’aurait trouvé de quoi faire pour la bonne cause du football. J’accuse M. Iya car il a bafoué toutes les valeurs sacrées du football camerounais lors de cette élection d’avril 2000, à l’autel de l’animosité, de la haine, de la vengeance et de la distinction et des ambitions personnelles démesurées. A l’époque, notre football sortait d’une crise, et j’ avais toujours pensé que, manager d’une grande société d’Etat comme la Sodecoton , M. Iya Mohammed avait une vision managériale futuriste et très agressive qui allait révolutionner la fécafoot et redonner une bouffée d’oxygène permanente à notre football dont la matière première suscite des envies et du respect dans le monde entier. Je vis aux Etats-Unis, et je sais très bien de quoi je parle. Je plains beaucoup le football camerounais qui n’a vraiment pas besoin d’une telle cacophonie dans sa gestion, notamment à la veille d’un sommet à très grands enjeux comme le match Sénégal-Cameroun. Je répète encore que M. Mayebi est bel bien le « monstre » que M. Iya a fabriqué de toutes pièces. Que lui-même Iya « exorcise » son propre monstre, non à travers des mécanismes mesquins par des rejets sauvages et irréfléchis, comme il en a l’habitude, mais en bon leader qui sait ramener de l’ordre au sein de sa troupe, car n’importe comment, une erreur de la part de M. Iya dans la gestion de ce dossier va certainement gripper à nouveau la machine fécafoot qui n’a pas besoin de cette autre performance négative dans ses archives.
Entretien réalisé par Honoré Foimoukom