Affaire Martinez Zogo : selon un journal français Maxime Eko Eko est innocent

Ledit journal surfe en effet sur un rapport de la commission mixte gendarme-policier au SED. Pourquoi la publication d’un tel article alors que le juge d’instruction militaire mène en ce moment l’audition des suspects ? Difficile de donner une réponse a cette question.

Comme Actu Cameroun annonçait hier dans un article, Maxime Eko Eko, le patron de la DGRE (Direction générale de la recherche extérieure) était au tribunal militaire de Yaoundé hier jeudi 17 août 2023. Ce suspect dans l’affaire Martinez Zogo a été auditionné par Florent Aimé Sikati II Kamwo, c’est le juge près le tribunal militaire de Yaoundé.

Surfant sur cette actualité, le journal français Africa Intelligence soutient que le sort de Maxime Eko Eko et celui de plusieurs personnes détenues dans cette affaire dépend en grand partie d’un rapport d’enquête de huit pages et 105 pièces jointes, produit en février et désormais entre les mains du juge d’instruction. Ce rapport apprend-on est le fruit du travail mené par une commission mixte police-gendarmerie, mise sur pied par le président Paul Biya pour faire la lumière sur les circonstances de l’affaire.

Le « planificateur de l’opération ayant abouti à l’assassinat de la victime

« Africa Intelligence a pu en consulter des extraits. Dans leurs conclusions, les enquêteurs dégagent Léopold Maxime Eko Eko de toute responsabilité dans l’assassinat du journaliste qui s’est déroulé dans la nuit du 17 au 18 janvier », peut-on lire dans le journal français. « Au terme de deux jours de tortures : le patron de la DGRE « n’a ni été au courant, ni commandé une opération à l’endroit du journaliste Martinez Zogo », écrivent-ils. Ils soulignent en revanche la responsabilité du directeur des opérations (DO) de la DGRE, le lieutenant-colonel Justin Danwe, présenté comme le « planificateur de l’opération ayant abouti à l’assassinat de la victime », poursuit Africa Intelligence.

« Comme l’avait révélé Africa Intelligence (AI du 13/04/23), l’inimitié entre le chef des renseignements extérieurs et son subalterne a été au cœur d’une partie des investigations. Le directeur des opérations n’a jamais digéré d’avoir été placé sous la supervision du conseiller technique N° 1 James Elong Lobe via une note de service datée de novembre 2021. Devant les enquêteurs, il a qualifié ce texte de « machin qui n’est bon que pour la poubelle ». Toujours selon la version de Justin Danwe, c’est pour « rentrer les bonnes grâces » de son supérieur, après des mois de tensions larvées, qu’il a planifié l’opération d’assassinat du journaliste. Lors de ses auditions, il a affirmé « avoir été abordé à deux reprises en décembre 2022 par le DGRE », qui se plaignait du travail de Martinez Zogo à son sujet. Enfin, Justin Danwe assure avoir verbalement rendu compte de l’opération après son déroulement en présence du chef de la sécurité, le lieutenant Boukar Mamat Bichara », ajoute le journal.

Pourquoi la publication d’un tel article ?

Au regard de cet article publiée de ce vendredi 18 août 2023, il loisible de se demander comment le journal français a-t-il fait pour consulter les conclusions d’une enquête en cours au tribunal militaire de Yaoundé alors que le ministre de la Communication interdisait aux medias camerounais de « spéculer » sur l’enquête en cours ? Pourquoi la publication d’un tel article alors que le juge d’instruction militaire mène en ce moment l’audition des suspects ?

Source : Actu Cameroun