lundi 3 mai 2010
La famille du journaliste défunt se plaint de stigmatisation et promet "d’aller jusqu’au bout".
Le week-end dernier a été très mouvement dans la ville de Yaoundé, en ce qui concerne l’affaire du décès en prison le 21 avril dernier du journaliste Bibi Ngota. Vendredi en fin de matinée, le ministre de la Communication (Mincom) a reçu la famille du défunt. Notamment la mère, la sœur cadette et l’oncle de Bibi Ngota. Issa Tchiroma Bakary leur a transmis les condoléances du chef de l’Etat camerounais avant de leur remettre une enveloppe de 2 millions Fcfa, sur instruction du Premier ministre, aux fins de préparer les obsèques du confrère décédé. La mère de Bibi Ngota s’est dit surprise par la compassion du Mincom dont les sorties avaient tendance à ternir l’image de son fils, notamment le rapport d’autopsie qui évoque la présence du virus Vih dans les résultats.
Par ailleurs, la compagne de Bibi Ngota a remis en cause les résultats de cette autopsie dans une radio privée émettant à Yaoundé samedi dernier en martelant : " Mon mari n’avait pas le sida ". Elle a ajouté que les résultats figurant sur le carnet médical de son époux signés du Dr Ndi, médecin de la prison centrale de Kondengui, indiquaient clairement sa séro-négativité. Dès lors, elle se dit surprise que le même médecin publie un rapport médical contraire. Elle a déploré la stigmatisation dont est victime la famille aujourd’hui, du fait de cette déclaration du Mincom. Au cours de la même émission, l’oncle du journaliste, M. Ngota Essiane Emmanuel a démenti les propos du Ministre de la Communication faisant état du refus de la famille de Bibi Ngota de participer à l’autopsie. Il reconnaît avoir été " chassé " par le morguier alors qu’il s’y trouvait fortuitement.
La mère de Bibi Ngota a dit accepter l’enveloppe du gouvernement, car, " il s’agit de l’argent du contribuable ", et que " la famille ira jusqu’au bout ". Elle a par ailleurs demandé que la justice leur remette le corps du Bibi Ngota pour l’organisation des obsèques. Le Mincom a promis d’intercéder auprès de qui de droit pour que le corps revienne à la famille jeudi prochain. C’est ce jour-là également que les journalistes projettent de faire le tour de la ville avec le corps de leur confrère. Les journalistes dont le sit-in pacifique prévu ce matin a reçu une fin de non recevoir de la part du sous-préfet de Yaoundé III. En effet, Joseph Loko Motassi a interdit cette manifestation.
Les journalistes ont demandé au Mincom de persuader l’autorité administrative afin que cette interdiction soit levée de peur que cela débouche sur un incident devant les services du Premier ministre ce lundi matin. Ce qu’a entrepris de faire le Mincom auprès des personnalités indiquées.
Par Justin Blaise Akono (Mutations)