20 mai 2009 : Un militaire tombe les armes à la main

"Il est mort sur le champ de bataille", note une femme en uniforme. "Vous lui rendrez tous les honneurs qui lui sont dus", complète son interlocuteur en civil. En effet, le second maître (équivalent du grade de sergent dans l’armée de terre)Thomas Lilonga est tombé hier au Boulevard du 20 mai puis transporté d’urgence à l’hôpital militaire de Yaoundé où il a rendu l’âme quelques temps après. Le défunt prenait part aux répétitions générales en prélude au défilé de demain, 20 mai 2009. Pris d’un malaise, le soldat qui était du 11e bataillon des fusiliers marin de Campo s’est écroulé avant de rendre l’âme à l’Hôpital militaire de Yaoundé.

A en croire des témoignages, le second maître Lilonga Thomas dont le corps a été déposé à la morgue de l’Hôpital militaire de Yaoundé, était âgé de 38 ans. Il était sous le drapeau depuis 1994. Avant son arrivée à l’Hôpital militaire, il a été pris en charge par des secouristes qui lui ont administré des massages cardiaques dans l’attente d’une ambulance. Ceci laisse croire qu’il a dû décéder d’un arrêt cardiaque. Toujours est-il que selon ses confrères, Thomas Lilonga a passé une journée du dimanche ordinaire. Après les entraînements à la parade militaire du 20 mai, il a passé l’après-midi à l’Etat major des armées où il s’est livré aux activités ludiques avec des frères d’armes. C’est sur cette note qu’il a passé une nuit quasiment tranquille puisque n’ayant pas signaler de problème à ses compagnons avec qui il a partagé le petit déjeuner lundi matin bien avant le départ pour le départ pour le Boulevard du 20 mai.

A l’Hôpital militaire de Yaoundé où le malade a été reçu et le décès constaté, le chef du service de Stomatologie par ailleurs, médecin chef par intérim, le colonel Jules Onana se veut peu disert. Au reporter de Mutations venu aux nouvelles, il a laconiquement lancé, je ne peux ni confirmer ni infirmer la nouvelle. Je suis en train de préparer un rapport pour la hiérarchie du commandement militaire. De ce fait, nous lui réservons la primeur. Pour autant, le ministre délégué à la présidence chargé de la Défense Rémy Ze Meka a rassemblé la troupe hier sur la place d’armes du quartier général à Yaoundé. Après leur avoir confirmé la nouvelle du décès du second maître, il a présenté

les "condoléances les plus attristées du haut commandement des armées à la famille éplorée". Le Mindef comme on le nomme dans le milieu, a également galvanisé ses hommes à qui il a insufflé un réarmement moral avant la parade de demain au Boulevard du 20 mai.

Drame

C’est sous un soleil est de plomb et les yeux de nombreux officiels présents à la dernière séance des entraînements au défilé qui a lieu demain que le drame d’hier, s’est produit. A la tribune d’honneur, l’on pouvait reconnaître Remy Ze Meka, Jean-Baptiste Bokam, Grégoire Owona, etc. A leurs côtés se trouvaient des généraux et autres hauts gradés de la police, de l’armée et de la gendarme. Sur la place des fêtes de Yaoundé étaient aussi amassée, une foule anonyme de badauds. C’est d’elle que sont partis les cris lamentations les plus aiguës : "Il est mort comme un rien", sanglote une jeune vendeuse ambulante de produits de téléphone. "Il a étouffé avant de tomber puis deux militaires l’ont soutenu de part et d’autre et l’ont emmené derrière le hangar là-bas [juste en face de la tribune d’honneur]. Et c’est là qu’une ambulance est venue le porter".

Le malheureux événement d’hier n’a pas empêché les travaux préparatoires du défilé de se poursuive. La parade a notamment continué avec le début du défilé civil. Le passage des élèves et étudiants de divers établissements retenus pour la circonstance a été salué. Conformément à l’arrêté du préfet Joseph Beti Assomo du Mfoundi, tous les "défilants" de demain étaient tenus de prendre part aux répétitions générales d’hier. Sous peine d’être "radiés" du défilé. L’ambiance au Boulevard du 20 mai donnait déjà une idée de ce que sera la fête demain : Carrés en ordre, fanfares, partis politiques, même les plus inconnus avec leurs emblèmes, militaires le pas alerte dans leurs divers uniformes et leurs engins de diverses formes repassés. Il y avait aussi là, le protocole pour la gestion de l’espace et des itinéraires d’avant, pendant et après parade. Demain, le Boulevard du 20 mai accueillera certainement plus de monde. En quantité et en qualité. Et pour réagir aux éventuels cas de malaise, un dispositif sanitaire spécial est mis en place. Il assure qu’on ne fera pas appel à une ambulance stationnée à dix minutes quand les "les minutes sont comptées".

par Célestin Obama(mutations)